COIN ROUGE COIN BLEU

La boxe est notre sujet. Nous verrons donc des hommes frapper dans des sacs, sauter à la corde, muscler leur corps, courir, combattre enfin sur un petit carré de territoire délimité par une corde tendue en respectant des règles précises. La parole s’insinue de manière impromptue pendant les moments de repos pour tenter de percevoir les motivations, les envies, les faiblesses et les ambitions de chacun.

L’un des thèmes récurrents au travers des personnages est évidemment l’immigration dans ses différents statuts. Certains par leur émigration récente ne participent pas à la même immigration que celle des plus anciens, ces hommes qui, venus pour travailler dans les mines, amenèrent femmes et enfants, et qui se sont sédentarisés. Ces derniers n’avaient d’autre ambition que de nourrir leur famille et améliorer leurs conditions de vie par le labeur. L’ambition des premiers est personnelle et individuelle : c’est le sport lui-même et la gloire éventuelle qu’elle pourra lui procurer.

La boxe, qui ne nourrit pas ses hommes mais qui les remplit d’espoir, de rêve, d’ambition, et parfois de crainte, de doute, mais qui n’enlève en rien cette envie de gagner. Voici donc l’aspect chronologique cyclique de ce documentaire. Fait, d’espoirs en début de saison, de succès parfois ou de déception mais toujours d’énormément d’efforts. Ce film est physique, nous plongerons dans ce milieu sportif et nous apprendrons à connaître les jeunes boxeurs liégeois et leur entourage. Le gala du Sart Tilman est la pierre angulaire, ou mieux, la plaque tournante du film. Nos jeunes champions, chacun de leur côté, vont s’y préparer, se rencontrer puis se séparer et repartir dans leur vie. Le film serait faite d’énergie, la soirée de gala serait l’exacerbation des passions, le lendemain, le retour au quotidien routinier de l’existence et du sport.